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Compte rendu montagne ALPINA : WE Aneto- Maladeta
10-11-12/05/ 2018
Lieu :    Pyrénées Aragonaise (Benasque)


Organisateurs :    Pascal et Cyrille


Participants :    6 participants :
Thibault Chabert
Sarah Alibert
Nicolas Bosc
Cédric Delpuech
Stéphanie Boyer    Hélian Soulier



    
Après bien des questionnements, une fois de plus nous avons du nous adapter à la situation météorologique. Le mauvais temps nous a poussé à renoncer à notre projet initial (Dôme des écrins).

Et il nous a fallu aller jusqu’aux confins des Pyrénées Espagnole pour retrouver le ciel bleu !

Mercredi 9/05 nous prenons la route en direction de Bénasque. Peu avant 00h, après avoir évité un cerf, un chevreuil et une fouine, nous jetons nos deux tentes au bord de la route.

Jeudi 10/05, réveil 5h30 (pour ceux qui on réussit à trouver le sommeil), petit déjeuné et pliage des tentes deux secondes en vingt minutes, après avoir tenté toutes les figures géométriques possibles.
7h30 départ depuis le parking de l’hôpital de Bénasque à 1700 m.
     

 
L’objectif du jour est d’atteindre le refuge et si la météo reste fixée au beau nous tenterons le pic d’Albe (3100m). L’échauffement consiste à remonter la vallée par les pistes de ski de fond, puis un petit mur de 200m pour atteindre le refuge de Bénasque à 2140m.

A notre arrivée au refuge, l’ensemble des participants semblent en pleine forme. Un effet de foehn se met en place et permet au beau temps de perdurer côté espagnol. Après un bref point avec Pédro (gardien du refuge) il nous annonce que la météo est « buena » et que la neige va peut transformer. C’est un signe du ciel ! Nous profitons de cette opportunité pour envisager un projet plus ambitieux, l’ascension de la Maladeta !

 La consigne est claire, on ne s’arrête pas au refuge, on se contente seulement de délester nos sacs avant de se remettre en route. Bien conscient que nous ne sommes pas vraiment en avance !
Tout comme la pente et la chaleur, le rythme de la montée s’intensifie. Nos visages changent progressivement de couleur et virent au rouge écarlate. Il nous faut franchir maintenant un immense mur de neige d’environ 800m de dénivelé. La souffrance s’installe, la sueur envahie nos visages et nous brûle les yeux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Certains décrochent progressivement du groupe, nous entendons des sifflements au loin et apercevons une paire de bâtons en signe de croix. Le message est clair, …nous nous retrouverons plus tard.
De toute façon, un contre la montre est engagé car malgré les infos rassurantes du gardien, nous voyons bien que la neige se réchauffe et que le front nuageux tente de franchir la frontière. Dorénavant chaque minutes comptent si nous voulons réussir.
On se fixe pour objectif d’atteindre le sommet vers 13h, mais rapidement nous nous rendons compte que cela va s’avérer mission impossible. Le doute s’installe, le groupe s’étire, certains commencent à ne plus y croire.

A midi nous atteignons enfin le col supérieur à 2900m qui vient marquer la fin de l’ascension de ce mur de neige. L’air devient plus frais, la pente s’adoucie légèrement et surtout nous apercevons le sommet. La pause collation s’avère indispensable pour reprendre des forces avant l’assaut final.  
Chacun à son rythme, nous reprenons l’ascension car il reste encore 300m à gravir avant d’atteindre le pied du couloir.

13h nous y sommes enfin ! Deux groupes sont entrain d’effectuer la descente, nous échangeons quelques mots. Le couloir est en bonnes conditions, la pente n’excède pas les 50 degrés et de bonnes marches sont taillées.
Nous formons deux cordées pour franchir ce dernier obstacle, Cédric doute toujours, mais nous y croyons pour lui !

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le paysage est subliment, d’énormes blocs de roche givré nous domine.



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
Thibault et Nico en terminent avec l’ascension du couloir !



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans notre dos la chaine des Pyrénées émerge encore au dessus de la mer de nuage ! Sous les nuages la France !

Pleinement conscient de l’instant unique que l’on vie, nous profitons des brèves pauses pour contempler ce décor ! Pendant ce temps Sarah immortalise notre ascension au travers de superbes photos depuis le bas.



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Telle une aquarelle, nous sommes dans un décor quasi irréel, dont nous faisons maintenant partie !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Après 1700m de dénivelé, enfin nous atteignons le sommet de la Maladeta culminant à 3303m, des années que j’en rêvais !




 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Photo prise par Mr Thibault Chabert !

Nous prenons quelques minutes pour savourer l’instant et déjà il est temps de redescendre car les nuages envahissent le fond de vallée….

Nous récupérons Sarha au passage qui semble s’être assoupie à même la neige, c’est beau la jeunesse.

Maintenant, s’offre devant nous une belle descente, sur une neige légèrement assouplie par les rayons du soleil, bref que du bonheur !

Mais comme le bonheur n’est toujours qu’éphémère, en quelques minutes l’ambiance change radicalement. Nous sommes maintenant plongés dans un épais brouillard, nous poursuivons la descente en rang serré pour ne pas se perdre. Heureusement, nous avons parmi nous Nico et son GPS qui à plusieurs reprises nous aguillerons « le refuge doit être par là » indiquant une direction dans ce décor où tout semble être devenu identique. Soudain nous percevons des voix, je tente un « Pascal ? » et j’entends un « Cyrille ? ». Ouf nous récupérons enfin tout le monde !

Il est plus de 15h et nous terminons la descente dans une neige lourde qui fuie sous nos skis. Ce qui procure une sensation désagréable et déclenche plusieurs coulées de surface, au point de créer un petit instant de stress. Vite estompé car le refuge est en vue !
Fin d’une première journée intense, la soirée va débuter par les comparaisons des ampoules « ah ouais elle est pas mal celle là, fais voir toi, … », puis s’est poursuivie par, … il te reste du strap et enfin, … tu n’as pas un peu de crème anti échauffement ? Après tout cela, nous avons bien mérité quelques bières sur le compte de Pascoual ! (version de Pascal en espagnol !).

Nuit dans un refuge complet, cela se passe de tout commentaire ! Ruuumm…sifff

Et pourtant, a 5h45 ce vendredi 11 mai 2018 notre groupe de 8 compères se prépare pour l’ascension de L’Aneto !

Départ enthousiaste sous un beau ciel bleu, mais l’effort de la veille a laissé des traces. Il y a eu un bon regel nocturne, la température est bien plus supportable. Pourtant la première heure est difficile, le rythme est saccadé, le groupe s’étire. Il nous faudra plus d’une heure pour franchir les 200 premiers mètres ! Nous décidons alors de faire grimper les filles devant et rien de tel pour faire avancer un groupe de garçons !

Tranquillement, mais surement nous avançons à petit pas pour atteindre le col supérieur vers 10h. A l’aide d’une corde et de techniques ancestrales de rappel, nous effectuons la descente du col supérieur pour prendre pied sur l’immense champ de neige qui s’élève jusqu’a l’Aneto, que l’on aperçoit dans le lointain.


 Stéphanie vu d’en bas !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Stéphanie vu d’en bas !

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   Sarah vu d’en haut !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A 11h nous sommes tous au pied de la pente sommitale, la neige est à nouveau gelé, ce qui nous oblige à remettre les couteaux. L’altitude, la pente, la neige dure et la fatigue rendent les conversions acrobatiques.

Vers 3300m la pente s’élève encore un peu plus, nous optons pour terminer l’ascension en crampons. Quelques mordus de ski décident tout de même de monter au sommet avec les skis sur le sac, histoire de s’offrir le luxe de descendre à ski le plus haut sommet des Pyrénées !



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je vous laisse comparer la tenue, …



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notez le look du parfait Sudiste au ski !
Ça bouchonne au pas de Mahomet, nous en profitons pour grignoter un bout de saucisse. Bien mériter, car les pauses n’ont pas étaient nombreuses ! Nous nous encordons pour franchir la courte mais aérienne arrête qui mène au sommet.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est la séquence émotion, frissons garantie pour ceux qui n’avaient jamais encore eu l’occasion de parcourir un tel passage. Nous assistons à quelques belles acrobaties !

Et puis c’est l’euphorie générale, nous échangeons de franches poignées de main, l’intensité du moment se perçoit dans les regards, après la peur, la joie domine !

Pari gagné, nous sommes parvenus à réaliser tous ensemble cette ascension mythique ! Stéphanie sera bonne pour nous offrir sa tournée au refuge !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Notez au passage l’impressionnante épaisseur de neige au sommet, on pourrait s’assoir sur la croix !









 

 

 

 

 

 Cédric presque seul au sommet, … lié à la vierge, …!



Notre jeune couple, un peu fier au sommet des pyrénées !
   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Stéphanie crucifiée !



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Yo, Nico qui assure jusqu’au bout !



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Ils sont beaux quand même !



 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le temps n’en fini plus de couler, nous ne sommes que de passage et il est temps de rebrousser chemin. Nous en profitons pour repérer un itinéraire de descente atypique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Depuis le sommet les premiers s’élancent concentré, plongeants plein nord.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 Il a rangé le bob !


Rapidement nous obliquons en direction du fameux « trou du taureau », qui correspond en fait à la perte de la Garonne. Ce qui restera le grand mystère de cette sortie, mais comment fait ‘elle pour ressortir de l’autre côté des Pyrénées ?

La majeure partie de la descente s’effectue sur de la  neige de printemps. Nous avons maintenant quitté l’itinéraire classique, de large pente vierge s’offre à nous. Chacun pourra y faire sa trace !



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est un peu l’aventure car la pente s’accentue et nous ignorons s’il est possible de rejoindre le vallon que l’on vise. Finalement nous trouvons un passage et poursuivons lentement notre descente vers le fond de vallée. Enfin nous arrivons au « trou de taureau », venant mettre un point final à cette longue et merveilleuse descente !

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 D’ailleurs ils semblent toujours ne pas en revenir. « On étaient là haut ! »

Cela mérite bien un deuxième pique nique, c’est dans ces moments là, que l’on reconnait bien l’esprit Alpina.

Il est maintenant temps de regagner le refuge perché 200m plus haut. Dur dur de remettre les peaux, sachant qu’il est déjà 16h.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 
C’est donc vers 17h que nous atteignons enfin le refuge de la Rencluse après avoir fait 10h de ski  et plus de 1700m de dénivelé positif !

Respect et grand bravo à tous, cela nous laisse entrevoir d’ambitieux futurs projets !

Samedi 12/05, réveil 5h30 pour tenter l’ascension du pic d’ALBE. La météo est annoncée perturbée avec une forte dégradation en fin de matinée. Dés le réveil, nous entendons la pluie tambouriner sur les velux, je sors pour vérifier et effectivement le mauvais temps est déjà bien installé…Nous retournons nous coucher ! Après concertation générale, la décision est prise, nous écourtons le séjour et envisageons de rentrée sur Millau.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est aussi ça le ski de printemps, des passages herbeux, mais Thibault toujours les skis parallèle. La classe ! Et la tenue assortie.

La suite nous donnera raison, froid glacial et neige abondante tout au long du we !

Encore bravo !

Cyrille


Lu 1223 fois Dernière modification le lundi, 17 décembre 2018 23:11