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La traversée des Cévennes à skis de randonnée,

c’est un peu la sortie qui résume le mieux l’esprit du club : à cheval entre le Larzac et le Causse Méjean, à quelques encablures de Millau,

où la boussole et la carte sont bien plus utiles que la sonde et l’Arva et où la performance n’est pas dans l’ascension d’un sommet en particulier mais dans la gestion de l’itinéraire, des vivres et de son propre capital endurance pour rejoindre l’autre « bout ».
Cyril portait ce projet un peu fou depuis longtemps et cette année, un évènement redouté de tous est venu  égayer notre hiver : le fameux « épisode cévenol » du dimanche 28 février 2016. 80 cm de neige sur l’ensemble du massif. Une véritable aubaine.
Les plannings surchargés de chacun nous ont accordé sur une date qui allait devenir à nos yeux mythique : le vendredi  11 mars 2016, jour à marquer à l’encre rouge.
Après un premier repérage le week-end précédent avec l’Alpina, les préparatifs s’organisent : ce sera une traversée Nord-Sud, en igloo, à 3+1 personnes avec plus de 40 km de parcours, en passant par l’Aigoual et le Saint-Guiral.
Vendredi 11 mars : Après une nuit de travail pour Cyril, départ de Millau à 10h (!) en direction d’Alzon pour déposer une voiture au pied du Causse Campestre. Malgré une détermination à tout crin, notre première déconvenue est la piste forestière en direction du St Guiral, sur une maigre portion mal orientée et enneigée sur quelques centaines de mètres qui nous oblige à laisser la voiture à 920m (!). Le portage lors du retour va être violent, vu la limite déjà très haute de l’enneigement en face sud…
Nous entamons alors la première traversée des Cévennes en voiture, via St Jean du Bruel. Arrivés à Cabrillac (Massevaques pour être précis), préparation rapide avant de s’élancer sur les contreforts de l’Aigoual.

 


   

 

 

 

 

L’ambiance est joyeuse, le temps est doux, le soleil a su se mobiliser dans ce grand moment pour nous accompagner. Arrivés au Portalet (1565m), nous rencontrons une locale qui hésite entre ski de fond et ski de randonnée et s’étonne de nos si gros sacs. Quand Cyril lui montre le St Guiral au loin (disons, un bon 30 km), on la laisse au bord de la perte de connaissance en lui disant que nos voitures nous attendent là-bas !


   

 

 

 

 

 

 

La première descente est plaisante sur les parties hautes et pelées de l’Aigoual et les premières difficultés cévenoles arrivent (chemins étroits, sous-bois épais, pentes sud dégarnies) . On ne sait pas bien où on va dormir ce soir mais on sait déjà que le soleil ne nous accompagnera pas jusqu’au bout…
Les fond de vallée ont le double défaut d’accueillir des ruisseaux toujours trop larges et des quantités de neige moins conséquentes ; Eric, passe fébrilement sans craquer, mais la remontée qui s’annonce dans une forêt toujours plus épaisse commence à entamer les organismes.

 


   

 

 

 

 

La cabane au clap Loubal, le long du ruisseau « le bonheur » que Cyril avait prévue ne sera pas accessible ce soir. En grands princes, on décide à l’unanimité et sous les étoiles de passer la nuit au col de la Caumette ; le col en question ne se laisse pas approcher si facilement dans la pénombre et nous hésitons quelques dizaines de minutes sur les pistes de fond abandonnées pour la nuit avant de trouver le bivouac idéal au milieu des sapins.
Les émotions, une fois les skis posés, commencent à pointer le bout de leur nez :
-    Comment avertir Denis que nous ne serons pas à la cabane demain matin comme convenu, sans réseau téléphonique
-    Comment expliquer à Eric que ce soir, c’est nuit sous igloo, parce qu’on n’a fait « que » 30 km et on n’a pas réussi à atteindre notre objectif
-    Comment, après une telle journée, trouver des forces pour monter un igloo 3 personnes, et surtout, garder une certaine fraîcheur pour le programme du lendemain ?


     

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bref, après une bonne heure et au sec, le repas se prépare, le feu nous réchauffe et l’abri de fortune nous attend pour une nuit courte mais salvatrice.
Le samedi 12 mars au matin, nous décollons à 8h15 en mode descente vers « Le Bonheur ». Sans trop y croire, on retrouve Denis en bas du col, qui ne semble pas très offusqué par notre retard.
Sous un soleil radieux, nous continuons à 4, dans un cadre cévenol magnifique. Nous traversons la Dourbie, les kilomètres s’enchaînent et surtout, nous avons le sentiment que cette traversée commence à nous livrer ses secrets.  Le lac des Pisés, tel une erreur topographique dans le paysage, constitue l’endroit idéal pour le déjeuner, au pied de l’observatoire.
On se sent bien, l’itinéraire est jusqu’à présent optimal et il ne reste désormais que le Saint Guiral que nous atteindrons vers 16h. La course se résume désormais à un suivi de piste forestière, sans dénivelé majeur. Cette monotonie apparente nous donne des ailes une fois au pied du Saint Guiral. Ascension en bonne et due forme des quelques mètres du piton, descente sur sa face ouest, puis, départ pour la dernière descente du périple. 450 mètres de dénivelé négatif en Cévennes, une véritable prouesse.
On gardera les virages et autres figures de style pour une autre sortie : l’essentiel ici est de rester debout sur les skis, de garder un peu de vitesse, d’éviter une destruction trop précoce des skis en évitant les trop nombreux cailloux.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
Le portage final, tant redouté, se négocie plutôt bien. Nous arrivons à 19h à lavoiture. Eric a depuis bien longtemps manqué son train à Montpellier (il va donc falloir le ramener à Barcelone…) mais tout le monde savoure sa traversée à la manière d’un Mike Horn qui aurait parcouru l’Alaska de bout en bout ! Même si ça reste un non-dit, je pense que Denis aurait bien aimé commencer dès le vendredi matin. Pour se faire, il faudra la prochaine fois envisager une traversée Sud-Nord pour profiter des descentes en versant ombragé et enneigé.
Un grand merci à Cyril pour cette logistique et orientation sans faille digne des plus grands !
A quand le prochain épisode cévenol ?    
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
Ci-dessous, détail du tracé disponible à l’adresse suivante :


https://runkeeper.com/user/ggineste/activity/749650873


 
 

Lu 2901 fois Dernière modification le mercredi, 01 février 2017 22:13

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