Samedi 25 mai : Départ de Pont-de-Salars à 16h Arrivée à la grange de Christian & Hélène à 20h Souper et préparation des sacs, coucher à 22h Bref, le minimum syndical pour un samedi !
Dimanche 26 mai : Départ de la grange à 5h15 pour un réveil à 4h30.
En cette fabuleuse journée sous le ciel bleu, départ à 6h15 du parking du pont de la Gaubie, au-dessus de Tournaboup, entre Barèges et le col du Tourmalet à 1540 m d’altitude. L’objectif du jour, le pic du Néouvielle, culmine tout de même à 3091m, à 11 km du parking… Ambitieux comme sortie sur une journée.
Après les cabanes de la Gaubie en ruines, vers 1600m et après 1/4h de portage, on chausse dans le fond de vallée littéralement recouvert de névés qui témoignent de la violence des avalanches de cet hiver. Vers 7h15, nous nous engageons dans le flanc nord qui mène au lac dets Coubous (2041m) en compagnie d’une famille de pêcheurs au pas sûr et bien rythmé! La pente plus soutenue et la neige très dure rendent leur progression difficile et périlleuse. En plus du moulinet et de l’épuisette, ils auraient pu rajouter une paire de crampons et un piolet. Bref, nous arrivons ensemble à la spartiate cabane des Coubous qui peut abriter 5 personnes à même le sol et nous nous séparons ensuite !
Le lac est complètement gelé et les pêcheurs sont atterrés de ne pouvoir profiter du lac en cette fin mai décidément peu commune.
Nous contournons le lac par la droite, puis le lac blanc, le lac Nère et celui de l’Estagnol dans cette vallée agréable aux reliefs très peu prononcés. Nous sortons plus facilement que prévu de ce vallon vers 9h45 à 2488m à la hourquette d’Aubert.
La pente est en condition, les corniches ont été comblées par un curieux flux de sud qui a amené de la poudreuse dans d’anciennes corniches Nord-Ouest, les rendant facilement franchissables à skis.
De là, photo de droite ci-dessus, on aperçoit très bien le sommet qui semble à nos pieds. Sur les conseils de Christian, on suit la courbe de niveau pour rester à flanc et rejoindre la brèche de Chausenque. Nicolas jour la sécurité et on redescend de 50 m pour éviter une barre qui nous laisse perplexe.
C’est alors qu’une fatigue s’empare de nous (enfin, plutôt de moi !) et va rendre les derniers 400m un véritable calvaire. D’autant plus qu’une 20 aine de skieurs, arrivés par Chausenque) dispersées en plusieurs groupe sont déjà sous le sommet et nous minent le moral. Se lever à 4h30 pour se retrouver dans les bouchons, ça frise la vie de banlieusard. Tant bien que mal, on atteint le sommet vers 13h après avoir laissé les skis 30 m sous le sommet.
Les crampons et le piolet sont obligatoires pour négocier ce passage granitique très aérien mais très agréable. Les vues sur Gavarnie, le Vignemale, le pic du midi, l’Arbizon, etc sont magnifiques et le temps très clair.
Le retour à skis est douloureux, les jambes n’y sont plus. Les 50 cm de poudre tombés au sommet se sont tassés et les virages nécessitent beaucoup d’énergie. Nicolas est devant.
La neige est bien meilleure à des altitudes plus modestes et le retour est plaisant. Pas besoin de remettre les peaux, notre itinéraire est soigneusement choisi pour éviter tout effort supplémentaire.
Au lac dets Coubouts, on retrouve nos pêcheurs qui ont trouvé un bout de lac dégelé, à la confluence du ruisseau. Nous basculons sur la dernière partie de vallée pour déchausser à 1600m. On boucle la sortie à 15h30, heureux d’être allés au sommet mais inquiets à l’idée de bosser le lendemain. Une fois de plus, au vu de la météo qui a précédé et suivi ce dimanche, on a su saisir l’opportunité au bon moment en sortant sur un seul jour et en se décidant très tard.